vendredi 28 octobre 2022

Histoire : La Révolte des Bonnets Rouges

Révolte du Papier Timbré


Fresque de Jean-Bernard Chalette - 1676


Parchemin de 1676 - Archives Départementales du Finistère

La révolte du Papier Timbré, est une révolte antifiscale, de l'ancien régime, sous le règne, du Roi, Louis XIV, à la suite de la hausse des taxes demandés par Colbert dont celles, sur le papier timbré, requis, pour les actes civils. 

Elle dure, d'Avril à Septembre 1675. Les paysans s'ornent de bonnets rouges, dans le Poher (Centre-Bretagne) et de bleus, dans le Pays Bigouden. 

Voici le récit de cette révolte, sur le territoire de Briec : 

" Le 9 Juin 1675, le Dimanche de la Trinité, à l'issue, de la messe, au son du tocsin, une foule de plus de 2 000 personnes, armés de fusils, fourches et ballons ferrés, ramassés de plus de vingt paroisses, des environs, remplissait, le cimetière de l'église de Briec.

Un certain"Le Moign", chef commanditaire, suivi d'un dénommé"Balbouz", montèrent sur une bille de bois et déclarèrent, qu'ils sont les caporaux, des trêves de Gorresquer et de Landudal. Ils se rendent au manoir de la Boissière, pour surprendre, le marquis de la Coste et le sieur Joua de la Garenne, qui se trouvent, chez Renée de Penandreff, sieur de Keranstrat. Ils pénètrent, dans le presbytère de la chapelle de Lannien et somment, les recteurs de Briec et d'Edern, de les accompagner. Un d'eux, leur répond qu'il est souffrant et ne peut se rendre sur place. Un certain "Le Quéau", meunier d'un moulin, à Quéménéven, conduit les paysans au château de la Boissière. La demoiselle de la Rueneuve, gouvernante du manoir, leur répond que, ceux, qu'ils cherchent, sont partis. Elle se jette à genoux, en leur offrant de l'argent et leur demandent, de quitter les lieux, sans rien saccager. Ils lui répondent, que ce n'est pas l'argent, qui leur faut mais bien les nobles et autres gabelleurs. 

"Le Moign", aperçoit de la noblesse à la fenêtre du cabinet du manoir, il tire un coup de fusil et dit qu'il faut tout brûler. Pendant que les paysans, enfoncent les barriques de vin, "Le Moign", cherche les enfants du seigneur de Keranstrat, pour les tuer. Il dit, qu'il fallait avoir, les enfants du Diable, vu qu'il ne trouvait pas, le Grand Diable, leur père. Après avoir enfoncer la porte du manoir, à coups de haches, il s'emparent des armes et munitions qu'ils trouvent. Ils mettent le feu, à l'aile du manoir, à une grange, au grand logis, à une crèche, au logis près du portail ainsi qu'à la pièce du rez-de-chaussée. Ils brisent les vitres et pillent les affaires du marquis de Keransrat.

Ils rentrent, en triomphe au bourg de Briec, en disant aux habitants, que si, ils ont froid, ils peuvent aller au manoir, se réchauffer car il y avait beau feu. "Le Moign", menace de brûler, le presbytère et le manoir de Thomas Calvez, hôte, car il avait du vin de gabelle".  

En punition de cet attentat et pour avoir participer à l'assassinat des frères Alain et Guillaume Quéffelec, à l'issu du pardon de Notre-Dame du Gorresquer, en 1672, "Le Moign", sera condamné par la Cour de Justice de Carhaix, le 15 Octobre 1676. Il est détenu, en la prison, de ce siège. La corde au cou, tête et pieds nus, tenant une torche allumée aux mains, du poids de six livres, il est conduit sur le placître de l'église Saint-Trémeur. A genoux, il doit demander, le pardon, à Dieu Haut Fort et Puissant, au Roy et à la Justice, avant d'être écartelé, émasculé et martyrisé, à coup de barres de fer, jusqu'à extinction de vie. Les restes de son corps sont portés dans la paroisse de Briec. Ils sont mis, sur une roue de huit pieds de haut, sur le proche chemin du château de la Boissière et d'y demeurer, jusqu'à parfaite consommation, avec défense, à toutes personnes, de l'enlever, sous peine de rébellion, au Roy et à la Justice.

"Le Quéau", quant à lui, sera condamné à la peine de mort, le 17 Aoust 1675. Il sera brûler vif, sur la place publique, à Quimper. 

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